Faire science à part: politiques d'inclusion sociale et agriculture familiale en Argentine
In: Sciences et technologies en société 3
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In: Sciences et technologies en société 3
In: Sociologies et environnement
International audience ; En Amérique du Sud, les politiques publiques s'intéressent de près aux technologies alternatives aux intrants chimiques agricoles (pesticides et engrais). Certains pays sud-américains soutiennent les intrants biologiques, dits aussi biointrants, avec des programmes nationaux incitatifs et la transformation des réglementations. L'Argentine, le Brésil et la Colombie occupent un rôle pilote. Cette promotion des biointrants n'est néanmoins pas pensée dans une optique de rupture avec les modèles industriels de production agricole, dont les États tirent une grande partie de leurs recettes fiscales grâce aux exportations. Ils cherchent plutôt à aménager une coexistence entre intrants chimiques et biologiques dans le cadre d'une transition tournée vers la bioéconomie. La promotion des biointrants rencontre en ce sens les attentes de nombreux agriculteurs sud-américains et celles de l'industrie des intrants agricoles, qui se diversifie depuis une dizaine d'années dans ces technologies. Cette dynamique industrielle vient en partie se heurter à des mouvements d'agriculteurs défendant la production à la ferme des intrants biologiques.
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International audience ; In South America, public policies take a strong interest in alternative technologies to agricultural chemical inputs (pesticides and fertilisers). Some South American countries support biological inputs, also known as bioinputs, through national incentive programmes and regulatory changes. Argentina, Brazil and Colombia are playing a leading role. However, the intention behind this promotion of bioinputs is not to break with industrial agricultural production models, from which States derive a large part of their tax income through exports. Rather, the goal is to foster coexistence between chemical and biological inputs in the context of a transition towards the bioeconomy. In this sense, the promotion of bioinputs meets the expectations of many South American farmers, as well as those of the agricultural inputs industry, which over the last few decades has diversified into these technologies. But these industrial dynamics are counter to certain farmers' movements that defend on-farm production of biological inputs.
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International audience ; En Amérique du Sud, les politiques publiques s'intéressent de près aux technologies alternatives aux intrants chimiques agricoles (pesticides et engrais). Certains pays sud-américains soutiennent les intrants biologiques, dits aussi biointrants, avec des programmes nationaux incitatifs et la transformation des réglementations. L'Argentine, le Brésil et la Colombie occupent un rôle pilote. Cette promotion des biointrants n'est néanmoins pas pensée dans une optique de rupture avec les modèles industriels de production agricole, dont les États tirent une grande partie de leurs recettes fiscales grâce aux exportations. Ils cherchent plutôt à aménager une coexistence entre intrants chimiques et biologiques dans le cadre d'une transition tournée vers la bioéconomie. La promotion des biointrants rencontre en ce sens les attentes de nombreux agriculteurs sud-américains et celles de l'industrie des intrants agricoles, qui se diversifie depuis une dizaine d'années dans ces technologies. Cette dynamique industrielle vient en partie se heurter à des mouvements d'agriculteurs défendant la production à la ferme des intrants biologiques.
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International audience ; En Amérique du Sud, les politiques publiques s'intéressent de près aux technologies alternatives aux intrants chimiques agricoles (pesticides et engrais). Certains pays sud-américains soutiennent les intrants biologiques, dits aussi biointrants, avec des programmes nationaux incitatifs et la transformation des réglementations. L'Argentine, le Brésil et la Colombie occupent un rôle pilote. Cette promotion des biointrants n'est néanmoins pas pensée dans une optique de rupture avec les modèles industriels de production agricole, dont les États tirent une grande partie de leurs recettes fiscales grâce aux exportations. Ils cherchent plutôt à aménager une coexistence entre intrants chimiques et biologiques dans le cadre d'une transition tournée vers la bioéconomie. La promotion des biointrants rencontre en ce sens les attentes de nombreux agriculteurs sud-américains et celles de l'industrie des intrants agricoles, qui se diversifie depuis une dizaine d'années dans ces technologies. Cette dynamique industrielle vient en partie se heurter à des mouvements d'agriculteurs défendant la production à la ferme des intrants biologiques.
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International audience ; In South America, public policies take a strong interest in alternative technologies to agricultural chemical inputs (pesticides and fertilisers). Some South American countries support biological inputs, also known as bioinputs, through national incentive programmes and regulatory changes. Argentina, Brazil and Colombia are playing a leading role. However, the intention behind this promotion of bioinputs is not to break with industrial agricultural production models, from which States derive a large part of their tax income through exports. Rather, the goal is to foster coexistence between chemical and biological inputs in the context of a transition towards the bioeconomy. In this sense, the promotion of bioinputs meets the expectations of many South American farmers, as well as those of the agricultural inputs industry, which over the last few decades has diversified into these technologies. But these industrial dynamics are counter to certain farmers' movements that defend on-farm production of biological inputs.
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En Amérique du Sud, les politiques publiques s'intéressent de près aux technologies alternatives aux intrants chimiques agricoles (pesticides et engrais). Certains pays sud-américains soutiennent les intrants biologiques, dits aussi biointrants, avec des programmes nationaux incitatifs et la transformation des réglementations. L'Argentine, le Brésil et la Colombie occupent un rôle pilote. Cette promotion des biointrants n'est néanmoins pas pensée dans une optique de rupture avec les modèles industriels de production agricole, dont les États tirent une grande partie de leurs recettes fiscales grâce aux exportations. Ils cherchent plutôt à aménager une coexistence entre intrants chimiques et biologiques dans le cadre d'une transition tournée vers la bioéconomie. La promotion des biointrants rencontre en ce sens les attentes de nombreux agriculteurs sud-américains et celles de l'industrie des intrants agricoles, qui se diversifie depuis une dizaine d'années dans ces technologies. Cette dynamique industrielle vient en partie se heurter à des mouvements d'agriculteurs défendant la production à la ferme des intrants biologiques.
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In South America, public policies take a strong interest in alternative technologies to agricultural chemical inputs (pesticides and fertilisers). Some South American countries support biological inputs, also known as bioinputs, through national incentive programmes and regulatory changes. Argentina, Brazil and Colombia are playing a leading role. However, the intention behind this promotion of bioinputs is not to break with industrial agricultural production models, from which States derive a large part of their tax income through exports. Rather, the goal is to foster coexistence between chemical and biological inputs in the context of a transition towards the bioeconomy. In this sense, the promotion of bioinputs meets the expectations of many South American farmers, as well as those of the agricultural inputs industry, which over the last few decades has diversified into these technologies. But these industrial dynamics are counter to certain farmers' movements that defend on-farm production of biological inputs.
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International audience ; In South America, public policies take a strong interest in alternative technologies to agricultural chemical inputs (pesticides and fertilisers). Some South American countries support biological inputs, also known as bioinputs, through national incentive programmes and regulatory changes. Argentina, Brazil and Colombia are playing a leading role. However, the intention behind this promotion of bioinputs is not to break with industrial agricultural production models, from which States derive a large part of their tax income through exports. Rather, the goal is to foster coexistence between chemical and biological inputs in the context of a transition towards the bioeconomy. In this sense, the promotion of bioinputs meets the expectations of many South American farmers, as well as those of the agricultural inputs industry, which over the last few decades has diversified into these technologies. But these industrial dynamics are counter to certain farmers' movements that defend on-farm production of biological inputs.
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In: Science, technology & society: an international journal devoted to the developing world, Band 25, Heft 1, S. 86-105
ISSN: 0973-0796
In this article, we analyse the mechanisms by which family farming established itself in Argentina over the 2004–2016 period as a legitimate solution to the food security challenge. We show that this process has played a role in the emergence of an alternative sociotechnical imaginary built as a counter-model to the one associated with industrial agriculture. We highlight the importance of the processes of demarcation and detachment at the heart of this shift, in the political, techno-scientific and agricultural spheres. The actors involved in the promotion of family farming associate this alternative approach to the development of the agricultural sector with the implementation of an alternative practice and organisation of science and technology. These shifts correspond to a narrative and mode of political action that put the emphasis on the production of a national future liberated from the mistakes and injustices of the past, in which science and technology play a central role. By highlighting the tensions at the heart of this dynamic, between the establishment of new boundaries and the challenging of existing ones, the article contributes to the analysis of the formation of alternative sociotechnical imaginaries, and in particular the underlying mechanisms of co-production between science and politics.
Dans cet article, l'auteur analyse les mécanismes par lesquels des agriculteurs innovateurs partagent leurs expériences de réduction des pesticides au sein d'une revue professionnelle agricole. Il souligne que leur engagement dans l'action relève d'un régime exploratoire, dans lequel la recherche de nouveauté constitue un objectif en soi. Il interroge la façon dont ces explorations situées sont rendues accessibles à autrui au sein de la revue. Il met en particulier en évidence, en s'inscrivant dans une sociologie pragmatique, deux types de mise en récit permettant de donner prise aux lecteurs sur les faits présentés. II souligne enfin, alors que l'action publique cherche à s'appuyer sur ces groupes d'innovateurs pour impulser des changements de pratiques agricoles, l'obstacle que peut constituer la dimension politique associée à ce régime d'exploration.
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La "petite agriculture familiale" est devenue ces dernières années une catégorie de pensée et d'action de premier plan au sein des institutions nationales ou internationales de recherche ou de gouvernance du secteur agricole. L'année 2014, désignée par les Nations Unies "Année internationale de l'agriculture familiale", a constitué un pic dans la mise à l'agenda politique et scientifique de ce pan des mondes agricoles contemporains. Pour ses défenseurs, cette population aurait en effet été laissée de coté pendant des années par les processus de modernisation technologique, alors qu'elle représenterait une part considérable des effectifs de population actives en zones rurales, et qu'elle contribuerait de façon substantielle à la production d'aliments. Dans nombre de pays, notamment en Amérique du sud avec l'arrivée au pouvoir de plusieurs gouvernements de gauche, on a donc assisté depuis le début des années 2000 à la mise en place de politiques et d'institutions publiques différenciées visant à soutenir spécifiquement cette catégories d'agriculteurs. La création d'un Ministère de la réforme agraire au Brésil, d'un Sous-secrétariat puis Secrétariat d'Etat à l'agriculture familiale en Argentine, témoigne de cette volonté d'organiser et de soutenir ces populations jusqu'à alors périphérique au giron de l'action publique. Cette dynamique a trouvé également une déclinaison dans le champ de la recherche agronomique et du développement agricole. Au sein des institutions nationales de recherche agronomique, des universités d'agronomie, sont en effet créés au cours des années 2000des Centre de recherche, des programmes, des Chaires d'enseignement, dont les activités sont spécifiquement dédiés à l'étude, mais surtout à l'appui opérationnel, des petits agriculteurs familiaux. Dans le cas argentin, qui nous intéressera ici plus spécifiquement, est ainsi créé au sein de l'INTA1le CIPAF, Centre de Recherche (investigación) pour la Petite Agriculture Familiale, de même qu'au sein de la Faculté d'Agronomie de l'Université de Buenos Aires voit le jour une Chaire de Souveraineté Alimentaire, tournée vers l'agriculture familiale et des techniques de production alternatives souvent désignées par le terme d'"agroécologie".Le processus que nous décrivons consiste ainsi à la mise en place au sein du champ scientifique et technologique de collectifs professionnels dont l'activité est explicitement dédiée à une catégorie donnée de la population. Dans cette communication, nous nous intéresserons à ce processus de différenciation "par la cible" au sein d'un domaine scientifique et technologique appliqué, en nous intéressant aux acteurs qui composent et animent ces collectifs dédiés à l'agriculture familiale. Quelles pratiques et quelles identités professionnelles défendent-ils au sein des communautés scientifiques, universitaires, et technologiques locales? Quelles relations entretiennent-ils avec les autres acteurs "traditionnels" de la recherche agronomique, et comment ces derniers perçoivent-ils en retour l'émergence de cette nouvelle catégorie d'action et d'organisation institutionnelle? A partir d'entretiens exploratoires conduits avec des agents de ces institutions dédiées, et d'observations ethnographiques conduites lors de rencontres scientifiques et de vulgarisation, nous tâcherons d'apporter des premiers éléments de réponse à ces questions. Nous nous attacherons tout d'abord à caractériser les trajectoires professionnelles des agents engagés, autour desquelles ressortent deux caractéristiques principales: 1) une proximité forte avec les activités de développement, perçues comme plus utile à la société que les activités académiques conduites en laboratoire 2) une forte représentation d'agents formés dans des universités de sciences sociales, ou d'ingénieurs agronomes intéressés à travailler avec des publics en difficulté. Au prisme de la littérature STS et sociologique au sens large portant sur la formation des catégories, nous monterons ensuite comment les acteurs qui donnent corps à ces collectifs sont animés par des logiques de différenciation, d'émancipation vis-à-vis de ce qu'ils considèrent comme des formes dominantes au sein de la recherche agronomique, des mondes agricoles, et de la société dans son ensemble. Si l'idée d'engagement et d'action "au service de" semble a priori fondatrice, nous verrons en effet que l'activité critique et la mobilisation "contre" sont centrales dans l'engagement de ces acteurs: contre une agriculture industrielle latifundiaire qui détruirait les milieux naturels et les sociétés agraires, contre une science de laboratoire, trop spécialisée, qui se soucierait peu de l'impact réel de ses travaux et des besoins réels des acteurs de terrain, ou contre des politiques libérales qui nuiraient aux couches les plus vulnérables de la société. Nous rendrons compte enfin des débats que suscitent ces positions auprès d'acteurs plus traditionnels de la recherche agronomique, inscrivant leur activité de recherche et d'enseignement dans une perspective universaliste, au service de la connaissance et du monde agricole dans son ensemble. (Texte intégral)
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Cet article analyse les modalités par lesquelles des agriculteurs confrontés à des situations d'innovations radicales produisent des interprétations à propos de phénomènes agronomiques et biologiques complexes. Nous nous intéressons pour cela à des céréaliers cessant de labourer et/ou d'utiliser des engrais phosphorés, et qui misent sur le développement de processus biologiques au sein de leurs sols pour pallier l'abandon de ces pratiques conventionnelles. Nous montrons tout d'abord que pour qualifier l'activité méconnue d'entités vivantes (microorganismes, lombrics, champignons), invisibles à l'oeil nu ou enfouies en profondeur, ces agriculteurs développent de nouvelles prises sur leur environnement. Nous soulignons également que dans le contexte d'incertitude entourant ces innovations, la dimension temporelle du changement (processus, ruptures, mise en continuité) est essentielle dans la mise en récit que produisent les opérateurs sur leurs trajectoires et pratiques.
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Cet article contribue à l'analyse sociologique des pratiques du conseil technique aux agriculteurs quand celui-ci est associé à un service marchand. Nous interrogeons la façon dont des firmes de l'agrofourniture font coexister dans leurs dispositifs d'action et de communication des dimensions marchandes (vente d'intrants) et cognitives (accompagnement et conseil). A partir d'une recherche portant sur des constructeurs de semoirs et des firmes agrochimiques engagés dans le développement des techniques sans labour (TSL) en France, nous montrons que le conseil, la production de connaissances pour et avec les agriculteurs, sont des éléments essentiels des stratégies de ces firmes pour construire et développer des marchés. Face à des clients en recherche de références techniques sur des pratiques innovantes, elles mettent en avant leur expertise, leur capacité à conseiller les agriculteurs et à les relier entre eux. Elles construisent des relations fondées sur la confiance et la proximité dans l'action, sur l'immatériel (la connaissance) plutôt que sur le matériel, mettant ainsi à distance le caractère marchand de leur activité. Le développement et le fonctionnement de ces formes de conseil ne peuvent selon nous se comprendre qu'au regard des transformations qui touchent aussi bien l'offre et le champ du conseil agricole, que celui de la demande formulée par les agriculteurs.
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